rollGifer
rollGifer se présente comme une structure d'images (gifs)
animées.
Ces images ont été prélevées sur le
Web puis retravaillées avec le logiciel Gifbuilder. Elles
sont composées de mots, de visages-yeux (qui marquent le
rapport étroit de cette construction avec la lecture),
de signes, de mouvements de rotation, d'effeuillage, de "glisser",
etc. Sur le réseau, elles sont chargées en général
d'indiquer un lien vers d'autres pages hypertextuelles.
Elles ont, ici, toutes en commun une sèquence-image "vide".
Ce fond coloré qui interrompt provisoirement l'animation
et le message, le temps d'une image, caractérise l'erreur,
le bogue soft d'une configuration informatique à objectif
défini.
L'esthétique de la technologie ou le Technoart actuel relève
de la saturation des erreurs. L'action erratique d'un tel automatisme,
condensateur périodique, peut-elle porter à une
interruption complète des représentations? Le déroulement
des images d'un processus automatique pourra-t-il faire coïncider
et afficher tous les "vides", les erreurs, au même
moment sur l'écran?
L'ensemble des "vides", mis en apparition, simulacre
artistique d'un bogue bimillénaire nucléaire, pourrait
avoir lieu - immédiateté d'un non-lieu, non-voir,
non-communicationnel - comme une attraction réfléchie
(et révoltée) - si possible - pour une meilleure
appréhension fonctionnelle (de la technique etc.). Il induit
la fonction esthétique de l'inoccupé comme anticorps,
anticorrosion, anticoagulant, contre toutes les surpopulations
de la conductibilité.
Voilà le travail de l'artiste: travailler les intervalles
de temps entre les images pour créer la tension maximale
erratique, le présent, le choc, la captation, la tension
où toutes les images en apparition sont détournées.
Rolland Caignard
septembre 1999