E-poetry 2003 TENDANCES (compte rendu / Phm Burgaud)

Le festival international e-Poetry 2003 s'est tenu à Morgantown (WV USA) du 23 au 27 avril 2003. Sandy Baldwin, directeur du Centre de Littérature électronique à l'université de West Virginia, était notre hôte, très efficace et très prévenant. Deux ans après la première conférence, cette rencontre a été l'occasion de permettre des comparaisons, de constater des évolutions et de tirer quelques conclusions toutes provisoires. J'ai constaté tout d'abord que les ordinateurs sont devenus beaucoup plus fiables : dans l'ensemble, ça marche. Presque tout un chacun a son portable. Leur utilisation a même été l'occasion d'une performance collective orchestrée par John Cayley. Dans l'obscurité du théâtre éclairé de la seule lumière bleutée des écrans, régnait une concentration silencieuse quasi religieuse. Chacun, dans sa bulle électronique, donnait l'impression d'un dialogue unique et ineffable avec …

En poésie/art informatique (où sont les frontières entre les genres?) trois grandes tendances confirment les découvertes d'il y a deux ans: la performance vidéo assistée par ordinateur, la poésie VJ, et ce que je considère comme l'art informatique proprement dit.  Chris Funkhouser, Miekal And, Loss Glazier et Alan Sondheim ont présenté chacun une œuvre qui, pour différentes qu'elles fussent, se ressemblaient par le rapport qu'elles entretenaient entre l'action du performer et les images projetées. Même dans le cas d'un "chat in real time" avec la salle, l'ordinateur demeure un projecteur avec piste sonore incorporée. Ce n'est pas ce que j'entends par poésie électronique. J'ai trouvé d'autre part que le spectateur est trop souvent spectateur, l'artiste manque de métier et de force de conviction.

Il en va un peu de même de ce que j'appelle la poésie VJ. Planqué derrière son ordinateur, le VJ manipule en temps réel des images projetées sur grand écran. Ca dure, ça dure, et si on ne danse pas, il ne reste plus que la solution de la buvette. Ca me rappelle très fortement les diapos psychadéliques de ma jeunesse, le portable en plus, la naïveté en moins. Les VJ étaient tous étudiants : Danielle Jones, John Long, Lori Emerson ou Aaron Miller. Les machines ont de nos jours atteint une puissance considérables, les logiciels se trouvent sur Kazaa, ça fait joli et ça garnit les murs, il n'en faut pas plus pour plaire aux organisateurs de soirées festives.

La troisième tendance est la plus variée, la plus riche d'expressions différentes et la plus aboutie. Entre les œuvres collectives web que Giselle Beiguelman projette sur un écran géant pour réclames dans les faubourgs de Sao Paulo et les poèmes nodaux que Jim Rosenberg nous a lus, rien de commun. Et pourtant… Dans un cas comme dans l'autre, rien ne pourrait remplacer l'ordinateur, pièce essentielle du dispositif. Lorsque Maria Mencia fait parler des oiseaux et quand Jean-Pierre Balpe déroule ses générateurs, le même événement se produit :

des objets changeants et uniques occupent l'écran, amenés ou non par une action du lecteur, programmés directement ou rendus possibles par des chaînes de programmation, en tous cas des moments constatés impossibles à reproduire ni même à fixer sur un autre support.  L'esprit qui animait le festival correspondant entièrement à ce que nous pensons être le vecteur dynamique de la poésie informatique, le groupe TRANSITOIRE OBSERVABLE a été présenté par Jean-Pierre Balpe, Philippe Bootz et Patrick-Henri Burgaud. Un texte-manifeste a été lu et des oeuvres représentatives ont été montrées au public.

Alexandre Gherban, a Roumanian living in Paris, spoke to Tibor Papp, an Hungarian living in Paris, and Philippe Bootz, a Frenchman  not living in Paris, about the necessity to highlight what is happening in programed litterature. A text has been written in 2003 februari, called "Transitoire Observable" and sent in march to peers poets and artists.

The name "Transitoire Observable" is from a subchapter of Philippe Bootz  PHD thesis. The Transitoire Observable is a transient hypermedia event that the reader reads on screen and   created by the computer while executing. It is what is watched (observed) before applying cognitive attention. The cognition will transform the perceived element  into "text-of-visualisation". It means that a "Transitoire Observable" does not belong yet to the text. Alexandre found the concept useful because it is clear that the text, or any other semiotic event on screen, is relative, transient and created by a physical process. It is not a permanent and timeless object, as, for instance, a printed text. The term gives its place to both program and  physical processes acting in textual construction. We insist on the link existing between the object, which is our senses perceive, and the underlying level, which is the code at work. He refers as well to the autonomy of processes which is more of a global description than a textual concept, because it is operating in other digital mediums.  Because Alexandre was a composer and a painter before he began to get involved in e-literature, he found e-lit was a part of digital arts. It is why, after discussion, we decided to open the group to both formal  authors and digital artists.

Today, e-poetry in France is globally divided into three main streams: video poetry, web projects, and programed litterature. The last one is growing intensively. The creators working in it are all quite familiar with the properties of the communication system, which Philippe Bootz called "procedural system". Discussions between the three currents became quite grimey. Authors creating video poetry, which I will call, screen literature, are not able to understand what the other two currents are doing. They think quite traditionally in terms of visual, textual (and other) shapes. The other ones (web based and code based) say that text is not an absolute concept but is linked to the communication system.

       Transitoire Observable members are convinced that nothing radically new can come from the screen based poetry if programing is not considered as a main component inside the totality of this particular communication system.  This particular system is called the "procedural system".

       Phil's PHD thesis worked as a catalyst. Authors recognized their own theoritical positions in it, and among all, that the differences between the systems they are using and other textual communication systems was clearly described in Phil's thesis. The group members are now: Alexandre Gherban, Philippe Bootz, Tibor Papp, Jean-Pierre Balpe, Patrick-Henri Burgaud, Ambroise Barras from Geneva, Philippe Castellin, editor of Docks, and digital artists: Antoine Schmitt from Paris / Connexion, Michel Bret, Louis Bec.

       Each member has his own artistic past. All together, we present the many facets of digital art. Also, each member works within his own meanings and conceptions. Diversity is a condition for a dynamic movement. Theorical and practical works are included in the recently upset site:

http://transitoireobs.free.fr

Of course, this list is not compulsary to French speakers. New artists are welcome. Transitoire Observable primary wants to be a sharing space for research and analysis specifically adapted to digital art.