« l’art de la guerre »
la guerre en spectacle = une simple partie micro-branchée pour un Ulysse qui s’est octroyé les miasmes informatiques d’un destin ludique / pas pudique m& lubricité / le char à voile du défi contre soi / Dfil& O2dans de soi / à coup de rames en solitaire / sous les éclairages blafards des réseaux mondiaux unitaires de l’OTAN en porte d’auvent/ le déferlement rangers ferrés, bébés écrasés sous les talons bombés des rois du ring / estomacs repus qui craquent sous le poids / le fuel de la plage en guise de détonateur / tous, le famas en bandoulière / militaires sur les sables du mondeattablé au repas des corps enfouis de l’histoire / créateur de désert économique / de tous les escréments qui coulent du trou des têtes écervelés par les images de soi / On dit qu’On est là bien assis / treillis de rigueur sous les flashs omnitempestifs des médias qui tirent le tapis rouge du grand cirque du monde, tandis que les vidéospectateurs roulent du tambour par les claquements cyniques de leurs dents / QUOI ! QU’EST-CE QUE LA GUERRE ? / pourquoi la guerre, selon qui, et dés lors qu’est ce que ma guerre ! / la mienne à dire, à faire, à tisser afin de me constituer fer, body armor, mitrailleuse à écerveler, à châtrer leur pseudo virilité, à créer un vide cervical en guise des forteresses de leur convention dressées dans le champ de ma pensée / ma guerre n’est autre que celle qui a été lancée à mes nerfs, que l’on a fait germé sur ma peau / là ! regardez toutes les brûlures / Kri(Z) & SCHiZ = KRIM / – mais c’est rien ! c’est de l’eczéma, et rien ne prouve scientifiquement la relation cause-effet entre ce monde et votre peau, déclama, texte en choeur & phrase encyclopédique, le thérapeute de la world company / – non pas du tout ce sont des stigmates du conflit que vous avez lancé à même ma peau, à même ma bouche et aussi mes poumons / votre causalité est trop grossière, sachez voir les interactions des choses et des êtreslieu de frayage de DrapaG’ / mes mots sont le vitriol que je me jette à même l’aplat disqualifié de l’être que vous m’avez bâti / mon corps / mes mots sont le venin que je distille dans mes glandes pour m’en faire les hormones d’une réelle souffrance / mes drogues ne sont pas anesthésiques, mais irradiations qui me localisent et me dévoilent le lieu où vous m’assiéger / souvent le sexe ou le visage / sans compter que vous m’avez attacher les mains / donc je guerroie contre mon sexe, je guerroie contre mon visage, je guerroie contre mes mains / je manipule mon sexe, je fornique les trous qui irisent mon visage, je défigure mes mains, les transforme en couperet de boucher, en canon obscur d’où le glas peut surgir, en acide élémentaire afin de brûler le désert à son propre jeu / Jeu = je de moi par eux fait-on le jeu de l’abandon de soi à en perdre la tête de ceux qu’ils fichent filtrent clouent et criblent en moi lorsque je parle de ce qu’on entend dire / c’est cela le principe de ma guerre, chevaucher l’étalon du dire et affronter la cohorte des gnomes et autres chiens rampant qui ont colonisé mon crâne, mes pulsions, mon sexe et mes mains / partir à cor(ps) et à cri éperonner les troupeaux de fantômes que l’extériorité à concocter afin d’éroder la surface vivante de mon être / ma guerre c’est la création de la percolation, de la perforation, du télescopage / j’aime à ciseler au petit matin, après avoir tourné quelques heures autour de ma tombe, une micro-bombe conceptuelle, grâce à laquelle je pourrai faire éclater quelques certitudes / guerre = tracer des arabesques sans perdre l’autonomie de ma dynamique, télescoper les pantins symboliques disséminés à ma surface sans sourciller, les découvrant comme matière première de mes sursauts nerveux / écrire, c’est-à-dire me perdre entre les molécules des mots / ma panoplie est celle qui est pan hoplite / l’art spartiate de la parole vive et de la guerre perpétuelle / ma machine de guerre tient à l’athlétisme littéraire de mes organes : images, métaphores, syntaxe, page, phrases, voix, RDV, téléphone, épistolè, fax, net’, murmure, petits carnets, mon sexe dans le sexe de l’autre, mon encre comme venin qui purulent de mes infections cutanées, la virgule, le point, l’inconcision, l’équivocité, la synonymie, la promesse, la franchise, le timbre, l’amitié, ma langue sur l’épiderme d’une femme à tête de clitoris / il faut dire que je suis bien outillé / la guerre = de l’art de l’expérience, du motus vivendi de la circoncision du gland et de la pensée / mes armes = gauche bloc-notes, droite le crescendo hystérique de l’absolution inspirée / mais la panoplie ici ne sera pas exhaustive, n’est jamais achevée, car si on se laisse allé, c’est eux qui vont en profiter / panoplie de défense, de mise en court-circuit de toute contamination : casque blindé aux paradoxes logiques, créatine à métaphores, carapace de désirs, gantelet de chasteté pour caresser les organes putrides des putains qui ouvrent leur crâne à mes paroles, feu pour brûler toute nostalgie, les souvenirs de leurs promesses, les sangsues qui me pompent ma moelle agglutinées en courbure de cristallin / mais aussi EPO pour hypertrophié la matière grise de ma boxe littéraire, le chalumeau pour émietter les résistances inconscientes des foule qui vomissent leur rumeur entre les poils de mon coeur

(révolution & stratégie)

ma méchanè

contexte révolutionnaire à définir ? écrivent-ils / j’ai envie de leur répondre d’ouvrir les yeux / il n’est pas à définir, il n’a de cesse de se définir, d’investir chaque image du politique ou de la culture, d’irriguer toute la contrée christo-capitaliste du monde ou de surgir à travers les piques de la logique mercantile posée comme sacerdoce ou encore les opérations chirurgicales des gardiens et leur justification rhétorique forgée à coup de dommages collatéraux / la tonalité révolutionnaire a son contexte, lui manque son écriture / mais en sommes nous certain ? / l’écriture est déjà là, que cela soit dans la peinture, ou la sculpture, l’art vidéo ou encore le théâtre, la littérature et la poésie / à qui ne sait plus regarder les traces d’une époque, n’apparaît plus les forces telluriques qui abreuvent les corps, les simples chemins de la pensée / qui ne sait plus regarder, n’est plus qu’un épouvantail dans l’oraison de la mort des intensités, signe de mauvais augure pour toutes les libres lancées qui se gravent à même la chair du monde / toutefois ne pas se tromper, ne pas se voiler la face : les planches de ce monde brûlent, nous font atteindre un degré pathologique de nervosité encore inconnu / le sol de notre terre est un parquet électrisé et on nous fait jouer ou jouir au rythme des traits épidermiques de notre allergie ou plaisir, la scène du guignol / se méfier de tout accès révolutionnaire qui se déclare comme tel unificateur / la révolution n’est pas par essence systématique ou anarchiste politiquement / tout est là, la révolution a toujours déjà commencé, elle se transmet par une tradition orale, gestuelle ou écrite et se marque à toute époque / la révolution c’est l’art / repensons avant de parler au nom de ces concepts quelle est leur saveur, quel est leur organisme / rompons avec les préacquis /

céleste

la révolution se démarque par l’art
du dérapage
de la trace ici ou là-bas
de la trace tordue, un peu folle, épileptique
qui sur le parvis des archives publiques
meute de singularités
incise son corps pour en montrer l’absurde temps

je

nul conditionnel / seulement l’impératif présent à commettre / la lutte se doit d’être comprise pour elle-même, acte de bonne santé, de rétablissement après la longue convalescence dans la monotonie d’une illusion d’existence / elle est à comprendre pour elle-même selon ses nouvelles conditions, conditions actuelles et non pas trépassées / dans ce contexte, écrire, écrire, voyager, rencontrer, publier, tuer, tuer, n’avoir de cesse de tuer toute position, tout arrêt des foudres de la vitesse / on me demande dés lors ce que je suis prêt à commettre ? mais tout simplement rien de plus que l’excès de ce que je commets / ce n’est pas par réaction que je m’agite, c’est par vie ! / l’existence est mon commettre et se justifie spontanément en celui-ci / coup de dé, coup de dé, je suis lancé et projectile qui sort de la gueule d’acier d’un canon / quel futur pourrai je entrevoir ou poser que je ne suis pas déjà en train d’accomplir ? quelles illusions serai je prêt à vous garantir ? /

la tire de l’embrasure de son théâtre

sachez le : aucune, je ne suis aucunement assureur, et le seul climat que je supporte est celui de l’avis de tempête, celui qui accueille les catastrophes naturelles / plus seulement une philosophie à coup de marteau, mais une expérience à coup d’Uzzi, par rafale, de salves abjectives, abrasantes et anales : de l’art de foutre la merde partout, de se faire entropie / – mais êtes vous prêt à tuer ? me demande-t-on incrédule / c’est fait ! tous les jours je me fais assassin, j’étrangle, écrase, brûle, poignarde, emprisonne, emmure, éviscère, trépane, vous, moi, les fonctionnaires d’autorité, les visages, les voitures, les piétons, ce couple là qui s’embrasse, cet autre en vidéosphère, les halètements de cette chienne qui gémit en écho d’un rythme deep-house, les bestiaux, les poux, les racistes, les dictateurs, ce bébé dans un landau car je devine déjà qu’il sera nihiliste, les démocrates / je torture, découpe en morceaux, tronçonne, saucissonne, tranche les gorges, déligamente, désosse tout ce fatras de scories ubuesques des anodins personnages qui se jouent sur ma scène, sur ma surface / je pends, déchire, tire des balles dans la tête, la nuque, passe aux supplices du goutte à goutte les  innocents qui bêlent de leur belle laine le long des bordures électrifiées des vitrines de saison, ensevelis jusqu’au menton dans une terre de fourmis la gentille grand-mère que l’on jette dans son tombeau, trop pénible par ses souvenirs, je martèle les crânes, leur retire la peau, mais aussi châtre tous les hauts dignitaires neuronaux de l’appareil d’Etat, les survivants nostalgiques du début du siècle ou d’encore plus loin, les révolutionnaires en culotte courte, les érudits de tout poil qui n’ont qu’une pelure sur les os, les sourires speakers, les blessures incicatrisées qui mouillent au moindre stimulus, les phallus qui se dardent devant la moindre surface de transfert, les troupeaux de mes pensées que je stigmatise comme les agglomérats avortés de leur éducation / tuer, me demandez-vous, mais mon existence n’a de justification que dans le meurtre / chaque texte parle de la mort, chaque parole est le dernier souffle de ma chair qui se promet comme le dernier moment avant ma résurrection / mourir et faire mourir pour vivre = ce n’est pas par réaction que je suis machine de guerre / la réaction est dérivée, laisse penser qu’il y aurait encore une part indemne / avant tout, avant même moi, avant l’argutie et la prédication qui viennent s’engrosser dans ma chair et faire naître le rejeton du noyau égocentrique, est la pulsion du pli qui me dessine, m’incarne comme moi / cette pulsion, n’est pas l’indemne, elle est souillée / devenir leur extrême, c’est avoir ingurgité leur monde, leurs outils, leurs armes / le ressentiment tient à la logique du faible qui souhaite la force, qui s’accroche à l’espérance, et appelle de tous ses voeux la vengeance / ici nullement cette stratégie de guerre généralisée s’ouvre comme cri d’existence, du nouveau né qui n’arrête pas de sortir de l’hystérique trou noir de la terre / la guerre que je me fais est celle qu’ils ont laissé glissé en moi, en ce creux qui tiraille entre chaque os

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