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JEAN MONOD 

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To: akenaton/docks <akenaton_docks@sitec.fr> jean monod <jmonod@yahoo.com>
From: jean monod <jmonod@yahoo.com>
Subject: Re: aiou websitestory
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>Philippe,

>voilà mon texte / le web.
>Merci d'avoir appelé.
>Pour l'image mentionnée dans le texte, les envois par Email ne marchent pas (mon truc refuse). Il faut donc que tu ailles la chercher a:
><http://members.xoom.com/AIOU2/qcom24.jpg> (l'image jpg)
><http://members.xoom.com/AIOU2/quipuaioucom.htm> (la page htm)
>Il y a une autre image, fabuleuse, j'ose à peine te la proposer, je l'aimerais bien moi-même en couverture d'un prochain AIOU, mais si elle te convient et si tu me fais cet honneur, jettes-y un coup d'oeil, je te la cède-. Pour la voir en fond :
><http://members.xoom.com/Quipu/cordes.html> L'image peut être téléchargee en la cherchant dans l'index quipu :
><http://members.xoom.com/Quipu/22a.gif> Si tu as un problème d'accès à quipu je te la placerai quelque part sur aiou.com.
>Abrazo
>Avec un salut amical a Elie.
>Jean

 

>AIOU.COM
>Web Site Story
>Histoire d' un Site

>Pour Emmanuel

>Web Site Story 1

>D'abord un salut aux inventeurs du web (dont, si je les ai jamais sus, j'ai oublié les noms).

 

>1/ Phase préliminaire (1992-1996)

 

>Le site aiou est probablement le premier site web de poésie qui ait été créé en France. Il l'a été grâce à mon ami René Le Marec, qui dirige actuellement le site le-village.com, et qui a été mon initiateur au maniement des ordinateurs. Je passe sur mes anciennes réticences, en remarquant toutefois que j'avais éprouvé, dès les annees 70, le besoin d'un outil plus performant que la machine à écrire, où le texte aurait pu être enregistre pour y effectuer, hors papier, des corrections. Finalement c'est la décision, en 1992, de me constituer éditeur, qui m'a contraint a recourir aux ordinateurs, pour faire la mise en page de mes livres et de la revue AIOU. J'ai tout de suite apprecié les possibilités nouvelles que le trio ordinateur-scanner-imprimante apportait a l'usager que j'étais jusqu'alors de la machine a écrire et de la photocopie.

>Ce trio me permettait en effet de parcourir toute la chaine de la création à l'édition en passant par l'imprimerie, réservée jusque là aux détenteurs des fonds et/ou de machines, donc inaccessible. To make a long story short, parcourir toute cette chaîne me paraissait indispensable à une activité d'écrivain bien comprise.

>Livres et revues publiés, restait à les diffuser. C'est alors que je me suis posé le problème du web. Un site-catalogue a été créé en 1996 par René Le Marec et hébergé sur novomundi.com, dans la rubrique litteraire (où je viens de decouvrir qu'il existe toujours.). J'ai commencé alors a me servir intensivement de l'email, qui permettait la réception rapide, et la réexpédition, de textes copieux, plus facilement convertibles, sans coquilles, que par disquettes. C'est ainsi que des livres entiers (comme "Dans la gueule du loup" de James Koller) furent rendus dès le depart accessibles, gratuitement, via le web, sur aiou/novomundi.

>Rapidement il est apparu que, pour être suivi, un site devait être constamment mis a jour et fonctionner, en somme, "comme un journal". René Le Marec ne pouvant assurer une telle mise à jour gratuitement - et les retomées, nulles, du site, ne me permettant pas de le payer pour le faire - je me suis mis à considerer l'éventualite de constituer mon propre site.

 

>2/ Création d'aiou.com (septembre1998)

>Conditions singulières...

>Une deuxième raison pour la création d'un site que je pourrais manier à ma guise était que j'avais publié, comme auteur, depuis 1968, une vingtaine de livres chez divers editeurs ; mais aucun de ces livres ne se trouvait plus en librairie - suite à carambolages divers. J'étais sans le sou, j'aurais du être millionnaire... Je n'étais rien, j'aurais du au moins être reconnu comme écrivain. Je constatai que je l'étais plus facilement comme éditeur.

>Le fait est que je m'étais lancé dans l'édition avec une certaine fougue, au point d'oublier moi-même que j'étais (ou avais été ou aurais pu être) un auteur. Je publiais mes nouveaux amis, du monde entier, que je traduisais avec Franco Beltrametti.

>Nous diffusions dans un cercle étendu
>geographiquement, intense par la qualité des relations, mais qui restait somme toute, sinon fermé, du moins limité a un monde d'artistes et de poètes. Situation qu'un jour une jeune fille résuma lors d'une performance en Hongrie devant Julien Blaine : "Vous vous connaissez tous, mais personne ne vous connait."

>Le "blocage à la sortie" n'ayant pas été levé par l'experience sur novomundi, l'analyse, en partie fausse, que j'en fis, acheva de me determiner dans le sens : Do it yourself.

>... et particulieres

>La possibilite est apparue en deux temps, par la fourniture d'un logiciel Claris Home Page, d'apprentissage et de maniement facile pour l'utilisateur d'X-Press que j'étais depuis 6 ans, et quelques mois plus tard, par le don d'un ordinateur PC promis à la casse, aux capacites sans commune mesure avec celui qui m'avait servi pour l'édition jusqu'alors. (Je remarque comme n'étant pas hors d'un aspect du sujet qui me tient a coeur, que ces dons provinrent de deux membres de ma famille, de la génération suivante, respectivement mon neveu Alexandre et mon fils Emmanuel, tous deux versés, professionnellement, dans le maniement des ordinateurs.)

>Le but au départ était le même qu'avec novomundi : faciliter la diffusion de ma production en tant qu'auteur et éditeur, promouvoir de nouveaux auteurs, en contournant ce que je considerais (et continue a considérer) comme un blocus des media institutionnels à l'égard de la vraie poésie ; je veux dire celle qui ne se laisse pas plus débaucher que définir. Mais la diffusion suppose qu'il y ait quelqu'un au bout de la chaine (et pas mal de relais entre), et c'est une moitie du problème, l'autre étant que, par nature, je suis plus "créateur" que diffuseur et pas du tout commercant. Ce point mériterait de faire l'objet d'un chapitre a part, sur lequel, dans le temps que je me suis imparti pour la redaction de cet article (un week end), j'espère que j'aurai le loisir de revenir.

 

>Création et developpement du site:

>Presque immédiatement, les possibilites offertes pour la mise en page, la construction et la mise en ligne des éléments d'un site web, ont provoqué un bouleversement du simple objectif "catalogue". C'est le côté "passionnant" de l'aventure :
>l'expérimentation technologique.

>Claris Home Page n'impose aucune structure. Je devais donc créer mes liens à chaque page et inventer ma propre arborescence. Cela - dans l'ignorance ou j'étais des possibilites a venir - me paraissait naturel ; aujourd'hui encore j'y vois toujours un avantage. Il me parait préferable que la structure ne soit pas imposée par l'outil, le logiciel. Dans une perspective créative, la structure est une figure labyrinthique - à découvrir, ou se perdre - essentielle.

>De même, lorsque plus tard j'utilisai Net Point Fusion et FrontPage, j'éliminai d'emblée toutes les "facilités" offertes par ces logiciels comme des contraintes réductives, et même "polluantes" (je ne pouvais pas les voir sans penser a l'aspect americain qu'ont prises les arrivées dans nos villes), pour ne garder (soustraction faite de toute la quincaillerie publicitaire-lexicale - "cookies" -) que la page blanche, et conserver à la création sa liberté d'élaborer, d'ouvrir, d'inventer, de s'enfuir dans - au fur et a mesure qu'elle avancait - son propre vocabulaire et sa propre arborescence. C'est-à-dire de redécouvrir, dans le jeu fugace, et sans retour, d'une nouvelle expérimentation, son propre rêve.

>C'est ainsi qu'une fois mise en place la double chaine : revue/livres (et les pages, textes et images, y correspondant), plus le catalogue (par collections et par auteurs, avec les liens vers les manifestations de ces auteurs sur d'autres sites - dans l'ordre de leur apparition sur le web : Raworth, Beltrametti, Braunmuller, Blaine, Castellin, Joris, Suel...), réalisant que je disposais d'un outil qui me permettait de faire ce que je n'avais jamais pu, l'envie me vint de mettre certains éléments de mon travail antérieur, inédit, sur le web, en particulier ceux qui jouaient sur le rapport entre texte et image, puis d'établir des rapports entre ces éléments et d'autres par le système des liens, et de fil en aiguille, et des textes en images, et de liens en liens, de "mettre toute mon oeuvre" (y compris celle de mes homophones) sur le web : texte, images, peintures, objets inedits, enterrés, invisibles, dont certains remontaient à 20 ans et plus; ceux dont aucun éditeur n'avait voulu, ceux que je n'avais jamais songés à montrer non plus.

>En réalité les choses se sont passées plus progressivement que je ne les résume ici. Surtout, le passage du Mac à 10 Mo (avec écran noir et blanc : la premiere maquette d'aiou.com s'est faite sans que j'en voie la couleur!) au PC à 2 Go et grand écran couleur,
>m'a permis d'y voir plus clair, non seulement sur l'écran, mais sur le fait que mon travail n'avait pas besoin d'exister sur le web pour se faire. Le travail sur maquette, avec les nouveaux logiciels, me laissait tout loisir d'explorer les possibilites latentes de mon propre univers, d'un temps ou je n'avais pas rêvé qu'une technologie me permettrait un jour de le manier si plaisamment. Je n'en mettais pas moins tout ce qui venait à un certain point d'achévement sur le web.
>A cette epoque, 10 Mo etait l'espace maximum d'hébergement offert gratuitement pour un site par les meilleurs serveurs. Etant donne la quantite d'images que j'utilisais - souvent plein écran - j'arrivai rapidement à saturation sur aiou.com. Mon travail se développant exponentionellement, il me fallut donc ouvrir de nouveaux sites sur de nouveaux serveurs. J'en étais arrive à 6 sites differents au bout de six mois, quand Xoom offrit un espace illimité a ses adherents, ce qui me permit de tout regrouper sur aiou.com.

>*

>Un nouvel âge de l'édition était né. Il était plus facile, plus rapide et plus économique d'éditer sur le web que sur papier. Pour diffuser, il suffisait de mettre en ligne - avec "le monde entier" pour lecteur immediat éventuel... Quelqu'un (je crois que c'est Bernard Lamarche-Vadel) a dit : "Internet, c'est la revanche des ecrivains..." La diffusion universelle potentielle - en d'autres termes la visibilité - posée, techniquement, pour l'auteur-émetteur comme pour le récepteur-consultant, la révolution fondamentale c'est que sur l'écran la lumière vient de derrière. L'image (texte compris s'il se tient au fait que, fait de lettres, il est visuel) accède a un statut - une qualité - "télévisuelle". Face à l'ecran, nous sommes tous dans la même situation de récepteurs de la même lumière artificielle. Réduction universelle du support du langage maximale. Libres d'y accéder - comme émetteur ou récepteur ou les deux simultanément - ou non. Comme d'acheter un livre ; ou d'en faire un : simple conversion - gestuelle - de la pratique de la culture.

>Et c'est la que commence la dérive... Passion d'expérimenter-découvrir... Plaisir de faire et envie de transmettre soutenus par l'illusion que c'est visible... dérive positive dans le sens où la creation est experimentation avec tout ce que la technologie offre de neuf, défi tentant ; mais rien à voir avec la diffusion, très peu avec l'interaction, c'est un aspect du probleme. Quant a la création, et même, l'indépendance... au temps passe devant l'écran... à qui peut se le permettre...

>Quelques extraits des choses écrites sur le vif avant d'en venir aux reflexions critiques.

>Web Site Story 2

>Noeuds

>Chacun se fait une image du monde. J'appelle rapport au monde l'attitude de base relativement aux autres hommes. Ce qu'on fait, à quoi en autrui le destine-t-on ?

>Je ne pourrai retrouver une liberté d'écriture que lorsque j'aurai constitué l'instrument de sa diffusion.

>Me debaillonner.

>Il est arrive qu'un éditeur me dise : "Pour publier un tel livre, il faudrait avoir un nom"!...

>La création en direct est l'avant-garde; ce sont les créateurs qui créent des univers, pas les trafiquants.

>Internet
>it's the liberation
>once again
>it's the arrival
>of the Amerloques
>you know
>those fascist nazi vychists
>down
>exit
>we're free again
>normal

>For, say, thirty
>fourty years ?
>actually from "liberation"
>we didn't exist
>except
>complice
>submitted
>right ?

>Since the "end" of World War Two

>I remember well
>growing yongster
>these guys
>speculating on our ignorance
>of what it was all about
>who they were
>who we are !

>Deadlock

>Since '80 they tried again
>in the meantime
>wars
>aborted revolutions
>speculations
>massacres
>etc

>& we survived

>OK back to Internet
>THE TOOL
>loneliness & the world

>all my buried work
>day by day
>on line

>A friend of mine said
>internet is the revenge of
>writers

>Revenge ?

>Achievement ?

>Or just, all of us, un-"known"
>be in tune
>win this time
>we're making now ?

>15 9 98

>Internet angel

>La vraie histoire c'est celle que tu écris

>Tu as tout le tout le temps d'accomplir ce periple vis avec ce rêve
>un ralentissement du temps
>découle de l'avance qu'on prend sur lui

>Le temps ralenti
>pose un monde

>comment vivre ici
>comment ne pas vivre ici
>commment partir
>n'est
>plus
>la question

>créer
>ce mot croit
>dans le crissement
>de l'agir

>ou quoi
>qui me
>dit plus ?

 

>*

>Construire un monde
>au bout duquel
>je puisse
>poser une plume

>& disparaitre
>avec mes amis
>dans la realité
>du rêve inventé
>qui embellit
>tous ceux qu'elle touche

>built a world
>at the edge of which
>I can
>lay a feather

>& disappear
>with friends
>in the reality
>of invented dreams
>which make beautiful
>all it touches

>*

>A real free place
>Nothing for sale

>Just the pleasure of
>painting on the web
>which, technically, has reached
>the prerequisite
>of usable materials

>*

>The nice thing with web poetry
>is to give away your life
>& have it returned
>from far at once

>*

>A un eventuel visiteur :

>Lost wanderer who by chance
>falls on Geocities 3174
>I feel sorry not to be
>here when you come
>The reality of it is now
>I am on aiou.com
>and I have not finished yet
>to get out of it
>I'm still in - due to the fact
>that my first try here was
>not successfull :
>some images appeared some didn't
>I couldn't figure out the logic...

>So I keep building something elsewhere
>till it's full grown &
>keep growing out of its
>own energy it seems...

>Which, this morning, october 1st
>brought me back here to say what
>Geocities 3174 has become

>Nothing !
>The best !
>Let's put in it a poem
>I'd give my life for a poem
>Not you ?

>*

>Un p'tit tour en pirogue ?

>*

>Nous ne peignons pas pour ne pas sombrer dans la confusion antimentale, nous peignons parce que ca nous plait independamment de l'effet, ca nous a plu en tout cas assez longtemps obscurément pour aimer le faire on line et que la toile maintenant tissée et prête à recevoir vos messages, y peindre à corps perdu si tout est dans la tête, soit faire, non refaire, faire, poein, au corps a corps avec le déploiement d'un monde imaginaire en direct

>Dans un temps, au fond, et toujours, d'écriture, sur un support architecture comme une machine à écrire aussi des images, le lien entre mots et images dans le temps discret de leurs apparitions successives, est dans cette possibilité du direct, c'est la qu'elles bougent ensemble dans la même toile.

>30 9 98

>werihe

>le tissu
>qui fait voler
>quand on l'ôte

>*

>apposition
>non
>publicitaire

>*

>AIOU.COM

>Un panorama de la poésie contemporaine vivante, avec, en son coeur, une fabuleuse plongée dans le monde des mythes qui continuent de s'inventer et de se peindre, comme une horloge paradoxale qui remonte et devance le temps.

>Au-dela de la vitrine-catalogue ironique (envers les "grands"!), le web comme espace d'ecriture. Aiou loin devant.

et vous y êtes !

>3 oct 98

>Quand j'ai vu que tout allait bien j'ai fait un CD pour faciliter la circulation et disposer d'un objet vendable.

 

>3/ Bilan provisoire

>AIOU.COM : 6 sites aujourd'hui reunis en un seul d'environ 125 Mo où on peut trouver toute la production d'Aiou jusqu'à 1999, une partie de la mienne depuis 68, une quarantaine d'auteurs repandus dans tous les coins du globe, des collections multilingues, les peintures de Gimsa (avec notamment la "Ballade pour un chamane"), les poemes de Jessie Duravoir, et les editions coyotaiou avec James Koller (dont Coyote's Journal N° 13 introuvable autrement) ainsi que le No 13 d'AIOU, sur trois ans, toujours pas sorti sur papier, qui continue a grossir, comme le font AIOU 14, AIOU 15, AIOU 16...

>Je m'apercois que je n'ai rien dit du labyrinthe, thème essentiel, entrailles du truc du temps... Je livre à la place une image : celle de la structure "en quipu" d'aiou.com .

>(Ici l'image, please, Philippe) (ou ou tu voudras, debut, milieu, fin, selon mise en page de l'article) :

 

>http://members.xoom.com/AIOU2/qcom24.jpg

 

>Réflexions critiques

 

>A/ Ecriture, création, communication

>Le web = Un nouvel espace d'écriture et de communication entre ceux qui écrivent (y compris en images, sons, animations). Très important.

>Mais :

>B/ Diffusion

>Nulle. Aucune retombée, aucune commande. "Electre" incomparablement plus efficace. C'est là qu'on me trouve (réduit a des titres).

>Et :

>C) Effets pervers.

>Quand la visee diffusion précède l'écriture.

>- Dans mon expérience personnelle :

>J'ai passé 6 mois à faire aiou.com et ses annexes, plus quelques autres mois à suivre de près les mises a jour. Au total presque un an.
>C'est trop. Au detriment de mon travail. D'ailleurs l'édition aussi. Par rapport à un espoir (illusoire, non suivi de pratique effective) côte diffusion. Parce que j'ai tendance a considérer qu'une chose est faite quand elle est faite - ce qui est contradictoire avec mon projet de "parcourir toute la chaine de l'écriture", j'en conviens. Faire, c'est aller jusqu'au bout. Mais le fait est que je ne peux pas tout faire, seul, donc, en quelque sorte, tout en saluant le travail de Docks et en saisissant cette opportunité de faire connaitre le travail d'Aiou, sachant que tout prend du temps, et sans encore me prononcer sur la question de savoir s'il existe réellement ou quand existera une alternative, ou comment il faudrait faire pour que ca arrive, je prends du recul.
>Je renoue avec le fil distendu de l'écriture. Le fil secret. Bien caché. Intouché. Patient. Je dis donc et j'atteste qu'entre ce que je considère comme mon travail et le web il y a un écart, un grand écart, l'écriture c'est au-dedans que ca s'origine et sur le papier, du bout des doigts, que ca filtre. Du bout d'une plume. Sans électricité ni écran. Dans la solitude imprenable et toujours
>communicante... on ne sait comment.

>Donc, retour au point de départ, loin avant et autour.

>- Plus généralement :

>Tout ce qui finit sur le web a déja été fait avant. Les outils web donnent des moyens de maquettage complexe, passionnants. Ensuite il faut choisir. La strategie de diffusion-communication reste a définir. Je n'ai pas expérimente la création à plusieurs en direct, plutot le fantasme d'une visibilité universelle immédiate, propice au retour insidieux de visées commerciales. Le web c'est une extension. Mais dans l'extension il y a un effet de retour. On ne brise pas la logique du marché artistique en se l'appropriant. On s'y brise.

>On s'y brise, même, du dedans.

>L'araignée débobine et rembobine. On finit par cliquer même en dormant... Vous croyiez vous répandre dans le monde et finalement c'est la machine qui vous est rentrée dedans...
>C'est plus aspirant qu'inspirant.
>Et finalement l'araignee vous "embobine" On croit qu'on travaille. Ca prend la tete. Et tout ce qu'il y a derriere... Tu vas au désert ou tu rentres en ville ?...
>En tout cas moi j'en suis sorti. Je n'y suis plus qu'a l'état de vestige d'un rêve... Le rêve des commencements...

>Il faut l'avoir fait, peut-être...

>Mais je préfère l'inutilite d'un concert à deux, sous le ciel, quand passent des aigles, sans
>enregistrement...

>"Les poetes se laissent trop distraire" disait Franco Beltrametti.

>D/ Fonctionnement effectif des sites
>littéraires-artistiques.

>Sur réseau preexistant. On ne crée pas un reseau par le web, on réactive un reseau de relations - d'amities - preexistant. Ca, positif. Pour toute sorte d'echanges de nouvelles ("poems are the real new" Phyllix Segura) boites aux lettres permanentes. Pourvu qu'on se rende effectivement visite. Pourvu qu'on y mette ce qu'on destine à d'autres, qu'on connait, specifiquement.

>Quand j'ai vu le site de Tom Raworth pour la premiere fois j'ai eu l'impression d'avoir plus de nouvelles de lui - et de nos amis communs - en cinq minutes qu'en six mois avant. Ca ne remplace pas les rencontres mais on ne peut pas se voir autant qu'on voudrait et donc en attendant, ca remplace, mais ca ne remplace pas complétement le courrier (la chose sur papier) ni le téléphone (la voix).

>En tout cas le "je vais parler au monde", illusionnant. Sauf dans le cas ou : Nunavuk. Ou Wounded Knee. Deborder les blocus. Sites informatifs. Les tueurs y pensent à deux fois avant d'appuyer sur la gachette.

>Mais, mon expérience, en ce qui concerne un site "artistique", on n'attein personne qu'on ne connaisse pas par d'autres moyens avant. A part les parasites qui prennent votre email pour une poubelle.

>Au bout du compte, un site artistique, c'est comme un joli petit musée de province, on peut dire a ses amis, me ferez-vous le plaisir d'une visite ?
>Pour relation d'affaire (faire connaitre son travail), mieux vaut envoyer un CD (comme on envoyait un CV avant).

>Malheureusement, même vos amis ne vous rendent guère visite sur votre site. Même ceux qui pratiquent. Même si vous leur dites, tiens j'ai mis là pour toi une image. Ils préfèrent que vous la leur envoyiez par email.

>Par contre il y en a d'autres qui se font le plaisir d'un beau tirage couleur.

>Quand ca marche. Parce que, continuellement, il faut verifier que ca marche. Ca "decroche" tout le temps...

>A ce propos, si vous ne parvenez pas a joindre aiou.com par <http://aiou.com>, tapez:

><http://members.xoom.com/AIOU2/default.html>

>Le titre aiou est dument enregistré mais semble encore inconnu au régiment...

 

>E/ Utilités à considérer

 

>Une possible : les sites à usage local, comme dans la vallee du Galeizon, pres d'où j'habite, pour se passer des nouvelles importantes plus facilement, plus rapidement. Ouvertes sur le reste du monde... ou d'autres vallées perdues au bout du monde. Avant que d'autres le fassent. Négativement. Avant qu'on ne puisse plus le faire.

 

>Jean Monod
>1-4 octobre 1999

>PS

>Voilà, Philippe.
>Et toujours a ton écoute pour projets en cours, ceux qui venaient de toi, de Jean, et ma question, toujours :

>Où en es-tu de ta vie de poète ?